Endettée, l’ENSM doit revoir sa copie

La Cour des comptes vient de publier un rapport qui dresse un état des lieux contrasté de l’Ecole nationale des sports de montagne (ENSM) pour la période 2019-2024. Créée en 2010, l’école des moniteurs de ski, guides et accompagnateurs en montagne joue un rôle central dans la formation des professionnels de la montagne et l’accompagnement du haut niveau, notamment dans les disciplines nordiques. Si la Cour salue les progrès accomplis en matière de gestion, de comptabilité et de modernisation des équipements, elle pointe plusieurs fragilités persistantes. L’ENSM souffre d’un pilotage encore incomplet : gouvernance insuffisamment représentative de la diversité de la filière, outils budgétaires perfectibles, contrôle interne à relancer. Surtout, la situation financière se dégrade nettement depuis 2021, malgré une bonne résistance durant la crise sanitaire. La montée en charge des formations, structurellement déficitaires, et l’érosion des recettes face à l’inflation ont fait basculer la capacité d’autofinancement en déficit en 2024. Le déficit atteint près de 680.000 euros. La Cour appelle à un rééquilibrage rapide via une hausse des tarifs, une comptabilité analytique renforcée, des économies ciblées, mais aussi une mobilisation accrue des financements privés. Malgré les bénéfices qu’ils tirent de l’école, les acteurs de la filière contribuent très marginalement à son financement. A l’approche des Jeux olympiques d’hiver 2030, la Cour recommande de développer mécénat, taxe d’apprentissage et partenariats, et, à défaut, d’envisager un levier fiscal ou réglementaire pour assurer la soutenabilité de l’établissement.

