Urban Circus tire la sonnette d’alarme

Fondée il y a dix ans par Quentin Xavier, la marque française Urban Circus dénonce un système français qui freine l’innovation. Après trois ans de recherche et 50.000 euros investis, sa veste détectable par les radars automobiles, développée avec Continental, a dû être retirée du marché faute de norme adaptée. « En France, innover ne devrait pas être une punition », alerte le fondateur. « On nous encourage à innover (à travers la BPI, le CII, le CIR), on nous pousse à investir, à nous endetter, à développer des solutions plus sûres et plus performantes. Mais une fois que ces innovations existent, on nous bloque. Il n’existe aucun cadre réglementaire pour l’expérimentation : c’est la même main qui nous pousse dans le dos et qui nous fait un croche-patte dix mètres plus loin. C’est incompréhensible », poursuit Quentin Xavier qui regrette la concurrence déloyale des plateformes comme Temu, Shein ou AliExpress. « Leurs produits échappent aux règles de traçabilité, de garantie ou de contribution environnementale. Pendant que nous passons 6 mois à certifier un modèle, ils en sortent 4.000 par jour. Ces plateformes ne cotisent pas à Refashion, ne garantissent pas les 2 ans légaux de réparation, et contournent la traçabilité environnementale imposée aux PME hexagonales ». Urban Circus indique que les démarches de certification pèsent jusqu’à 7 % du chiffre d’affaires annuel de la marque. « Une certification coûte en moyenne 3.000 euros par référence et par couleur. Pour un grand groupe comme Décathlon, cela revient à 0,01 centime par produit vendu. Pour Urban Circus, c’est entre 13 et 17 euros par produit », affirme Quentin Xavier. « Nous ne demandons pas d’allègements, mais de la simplification. Moins de normes pour tous, ou alors des normes qui protègent l’industrie française au lieu de la fragiliser. Passons plus de temps à contrôler ce qui entre sur notre territoire, des produits bourrés de pesticides, irréparables, acheminés à l’autre bout du monde sans respect des normes sociales ou environnementales, et plus de temps à accompagner les entreprises françaises qui innovent. Nous, PME françaises, sommes celles qui créent les emplois de demain et font rayonner la France dans le monde. Nous n’avons pas besoin d’être asphyxiés par un milliard de normes ni sanctionnés à la première occasion : nous avons besoin d’être aidés pour continuer à inventer », conclut-il.

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