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Entretien exclusif avec Frédéric Poux, Président de Sport 2000 France - 24.09.2018

Et si la situation de Sport 2000 France était plus complexe et plus délicate que celle que les adhérents eux-mêmes croient le savoir ? Et si l’image et les objectifs du nouveau Président ne correspondaient pas à ce qui a été diffusé dans la presse ? Dans cet entretien exclusif accordé, vendredi, à SPORTéco, Frédéric Poux, le nouveau Président de Sport 2000 dénonce fake news et déclarations mensongères et révèle être, lui-même, à l’origine de la convocation de l’Assemblée générale prévue jeudi à Egly. Il se déclare favorable au rachat des parts d’Activa par la coopérative et exhorte les adhérents à écouter ce qu’il a à dire afin qu’ils « ne se prononcent pas sans savoir ce qui se passe ». « Je suis là parce que je crois en l’avenir du commerce coopératif », dit-il.

La décision du Tribunal de commerce d’Evry, le 19 septembre, de renvoyer les parties (Sport Invest d’une part, et Activa Capital d’autre part) à se pourvoir au fond, a-t-elle une conséquence sur votre nomination à la Présidence de Sport 2000 ?

Aucune. J’ai été nommé Président de Sport 2000 France par l’actionnaire majoritaire, je le reste. Le référé a débouté toutes les demandes. Je me rends régulièrement à Egly où j’ai déjà aussi réuni, avec Stéphane Solinski le directeur général, les salariés de  l’entreprise pour faire le point avec eux, ce qui me semble primordial, car ce sont eux qui font fonctionner la centrale dont les adhérents ont besoin pour faire leur métier.  En ce qui me concerne, depuis que j’ai été nommé, c’est un véritable déluge de feu qui a été déchainé contre moi, alimenté de fake news et de déclarations mensongères. Ceux qui s’emploient à répandre dans la presse de telles inepties nuisent gravement à l’image de l’enseigne. Révéler des secrets d’affaires, comme cela a été fait, est totalement irrespectueux et irresponsable. Ces fake news désinforment le réseau des 375 adhérents de la réalité de la situation.

L’image « d’homme de main » d’Activa Capital qui a été diffusée, ne correspond donc pas à la réalité ? A quels résultats voulez-vous parvenir ?

Sachez d’abord que je ne suis pas commissaire-priseur et que je n’ai aucun intéressement à la cession des parts d’Activa Capital. Je ne suis pas là pour faire monter les enchères. Je suis seulement convaincu que le commerce sport a un grand et bel avenir devant lui et je suis venu m’occuper de business. Ma vision est qu’une coopérative doit rester une coopérative. Mon expérience professionnelle m’a démontré qu’il était difficile de faire fonctionner ensemble une  coopérative et un fonds d’investissement. Si Activa Capital a été là quand Sport2000 avait besoin d’argent frais, il n’en demeure pas mois que l’association entre une coopérative et un fonds d’investissement s’avère très difficile sur le moyen terme. Alors, je suis favorable au rachat des parts d’Activa par la coopérative. Sport 2000 est devenu une sorte de monstre hybride – mélange de coopérative et de franchise -  disons-le, ingérable. Je me sens investi du mandat qui consiste à faire sortir Sport 2000  France de la crise aiguë dans laquelle l’entreprise se trouve.

Mais concrètement, que voulez-vous ?

D’abord que la médiation que j’entreprends réussisse. Sur ma recommandation, une Assemblée générale de la coopérative a été convoquée le 27 septembre à Egly, c’est-à-dire jeudi. Les adhérents vont devoir se prononcer sur le seul sujet du rachat. Je souhaite que cette Assemblée générale se déroule dans les règles : que tous les adhérents soient informés concrètement des détails de l’offre de rachat et que, pour cela, ils reçoivent le projet détaillé. Ce n’est pas encore le cas (NDLR : cet entretien a été réalisé vendredi après-midi) puisque je reçois une demi-douzaine d’appels téléphoniques par jour de la part d’adhérents qui me disent ne pas être informés précisément. Le G-20 s’est engagé à le faire et il est essentiel qu’il le fasse pour que les adhérents puissent se prononcer en pleine connaissance de cause. Il serait irresponsable qu’un vote puisse avoir lieu en Assemblée générale – à la va vite - sur la seule foi d’interventions orales, nécessairement plus imprécises et plus émotives que des documents écrits.

Du coup, je ne comprends plus le pourquoi du rejet aussi violent de votre nomination à la Présidence.

Tout simplement parce que les adhérents sont très mal informés. Depuis mon arrivée, il y a quelques semaines, j’ai découvert que la réalité de Sport 2000 est loin d’être celle décrite dans la presse et, plus grave, très loin de ce que croient savoir les adhérents qui ne sont pas proches des instances dirigeantes. Je vous le répète : les 375 adhérents doivent être informés précisément. Il serait gravement dommageable pour l’enseigne Sport 2000 que certaines échéances ne soient pas tenues.

Si vous avez des informations à révéler ou un autre projet à détailler, c’est le moment...

Imaginez la réaction des adhérents s’ils découvraient des informations stratégiques essentielles sur leur enseigne dans la presse ! Non, ce n’est ni le lieu ni le moment de m’exprimer. J’insiste seulement pour que les adhérents ne prennent pas pour argent comptant ce qu’ils entendent ou ce qu’ils lisent ici ou là. Et qu’ils écoutent ce que j’ai à leur dire. Les adhérents n’ont aucun intérêt à se prononcer sans savoir ce qui se passe. Je suis là parce que je crois en l’avenir du commerce coopératif.

 
Propos recueillis par jeanluc clouard

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